Devenir maman en Allemagne : autour de l’accouchement
Après avoir abordé la grossesse en Allemagne le mois dernier, passons aujourd’hui à la grosse étape de la maternité, à savoir l’accouchement.
Sage-femme à domicile
Une des premières choses que la femme nouvellement enceinte fait en Allemagne, c’est de chercher la sage-femme qui l’accompagnera éventuellement tout au long de la grossesse et lors de l’accouchement, mais surtout celle qui sera là après la naissance du bébé. En effet, la loi allemande dit que chaque femme a le droit a la présence d’une sage-femme lors de sa grossesse et suite à la naissance, le tout entièrement remboursé par l’assurance maladie.
Pendant la grossesse, la sage-femme peut prendre le relais des examens mensuels (hors ceux avec échographie), examens qu’elle pratique soit dans son cabinet, soit au domicile de la future maman. Alternative idéale pour éviter les longues heures passées chez le gynécologue. Lors de l’accouchement, elle peut également être présente, notamment pour les accouchements à domicile ou si elle fait partie de la maternité ou maison de naissance où l’accouchement a lieu. Après la naissance, c’est là qu’intervient son plus grand rôle. La sage-femme vient en effet régulièrement au domicile de la jeune maman, au début tous les jours. Elle va non seulement contrôler le développement du nouveau-né, la cicatrisation du cordon ombilical ainsi que le rétablissement de la maman, mais c’est aussi elle qui va montrer à la nouvelle maman comment s’occuper de ce petit être (allaitement/biberon, bain, divers sois, etc). Beaucoup de maternités allemandes ne font pas cette petite leçon de base, c’est pourquoi la présence d’une sage-femme les premières semaines est d’autant plus souhaitée et rassurante, surtout pour les femmes ayant eu leur premier enfant.
Le problème, c’est que la pratique est très loin de la théorie. Il y a en effet un très gros manque de sage-femmes et beaucoup de futures mamans se retrouvent sans sage-femme pour les suivre. Ce n’est bien sûr pas la fin du monde, mais savoir qu’une sage-femme est là, joignable en cas de question ou problème et surtout que c’est elle seule qui va montrer comment s’occuper du bébé, cela rassure les futurs parents. De plus, en cas d’accouchement difficile (césarienne par exemple), il est plus que recommandé qu’une sage-femme suive la jeune maman dans les premières semaines pour s’assurer que tout se passe bien.
Différentes pratiques de l’accouchement
Là où en France la grande majorité des futures mamans accouchent à la maternité, en Allemagne, il y a d’autres alternatives particulièrement prisées pour mettre au monde un bébé. Les voici en détails:
- Accouchement à la maternité
Le classique, qui reste encore en tête des choix des femmes, souvent par défaut, par méconnaissance des autres alternatives ou alors parce que l’accouchement est à risque. Dans tous les cas, l’accouchement à la maternité en Allemagne est semblable à l’accouchement en France.
- Accouchement en maison de naissance
C’est la première alternative à l’accouchement en maternité et une option qui séduit de nombreuses femmes. L’accouchement en maison de naissance, c’est un accouchement encadré par des sage-femmes uniquement, non médicalisé, dans un lieu dédié à la grossesse et à l’accouchement (les « maisons ») et non loin d’un hôpital au cas où l’accouchement connaîtrait quelques difficultés. Ce qui plaît dans cette forme d’accouchement, c’est le fait qu’il soit naturel, au contraire des maternités encore très médicalisées. L’atmosphère y est également plus agréable car plus familière, ci-dessous un aperçu d’une chambre d’accouchement de la maison de naissance de Bonn. Les femmes n’y sont acceptées que si leur grossesse et l’accouchement à venir ne présente aucun risque!
- Accouchement à domicile
C’est l’autre l’alternative à la maternité, accoucher chez soi comme dans le temps. Inutile de vous citer tous les avantages que cela implique. Là encore, cette possibilité ne s’offre qu’aux femmes dont tout risque est écarté pour la naissance ET à celles qui ont une sage-femme qui viendra à la maison le jour J.
Voilà pour ces trois options qui s’offrent aux futurs parents. Une dernière information sur ces trois choix, tous sont pris en charge à 100 par les assurances maladies, donc aucune différence entre les familles n’est faite.
Haha tu te doutes que cet article me plait !
Perso j’ai 2 sage-femmes … Une du Praxis, et une qui est une amie et avec qui je ferai les cours de préparation début novembre … Et elles sont top !
Nous dans notre ville, le souci c’est plutôt les Kitas … Il y en a peu !
Je compte faire un article sur la grossesse en Allemagne une fois que j’aurais accouché …
Bon en tout cas j’ai hâte de lire plein d’autres articles du genre sur ton blog !
J’ai hâte de lire aussi ton expérience 🙂
Ici aussi les places de Kita pour les moins de 3 ans sont chères, comme partout en Allemagne en fait. Du coup je pense que nous prendrons une nounou pour les débuts.
Bonjour,
Juste pour te dire que c’est exactement pareil en France. Oui, en France aussi, on peut faire son suivit global par une sage-femme libérale, on peut accoucher à domicile avec une sage-femme libérale qui pratique les accouchements à domicile, et on peut avoir une sage-femme libérale qui vient tous les jours chez soi pour les suites de couches. Seulement en France, 95% des futurs parents ne sont tout simplement pas au courant que ceci est possible ! La rétention d’information se fait surtout par les médecins eux-même qui défendent leur boutique ! Et ils n’hésitent pas à diaboliser l’accouchement à domicile alors que celui-ci, dans le cas d’une grossesse non pathologique, ne présente pas plus de risque qu’un accouchement à l’hôpital . Autre problème de taille en France, le gouvernement met des bâtons dans les roues aux sages-femmes qui pratiquent l’accouchement à domicile en leur imposant de souscrire une assurance pour se faire, qui en France coûte presque aussi cher que leur salaire, alors que dans les pays voisins dont l’Allemagne, cette assurance est à un tarif très raisonnable .
Pour ceux qui voudraient en savoir plus, vous pouvez consulter le site web du CDAAD , le Collectif de Défense pour l’Accouchement A Domicile (en France) ! 🙂
Merci pour ces informations 🙂
« l’accouchement à la maternité en Allemagne est semblable à l’accouchement en France » : je ne suis pas tout à fait d’accord.
J’ai accouché deux fois en maternité à l’hôpital (il y a 10 et 8 ans, en Thüringe), j’ai eu droit aux lumières tamisées, à la musique de mon choix, à la position de mon choix. Quand je raconte ça en France, on me dit que j’ai eu de la chance…
De plus, le rapport à la péridurale est je crois radicalement différent. Sur 10 heures de préparation à l’accouchement (séances de groupe organisées par ma sage-femme qui pratique dans cet hôpital), la péridurale a été un sujet de 15 minutes. Parce que j’avais finalement posé la question. Autrement, le sujet n’aurait probablement pas été évoqué. La péridurale est considéré comme un acte médical lourd et doit être demandé en amont officiellement par la patiente. Il sera aussi proposé lors de l’accouchement mais dans des conditions bien particulières. Les sage-femmes la déconseille en général parce qu’elle réduit la mobilité de la patiente.
En en discutant autour de moi, j’ai pensé qu’en France la future mère doit se manifester si elle n’en veut pas alors qu’ici elle doit se manifester si elle en veut une parce que la pratique n’est pas automatique.
Il est fort possible qu’il existe aussi des différences régionales en Allemagne, notamment entre l’Ouest et les « neue Bundesländer ».
Bon, quand je dis en France que j’ai accouché deux fois sans péridurale, j’ai parfois l’impression que je raconte une traversée de l’Atlantique en kayak. C’est toujours bon pour l’égo.
Pour avoir lu des témoignages d’accouchement hors Europe (USA, Australie), l’accouchement en France et en Allemagne est en effet semblable (qui ne veut pas dire qu’il est pareil ;)). Pour mon premier accouchement, j’ai rapidement eu la péri, les césariennes étaient faites un peu trop rapidement, mais j’ai aussi pu prendre un bain ou avoir des lumières tamisées, des choses qui existent aussi en France quand j’en discute avec des Françaises. Dans la seconde maternité où j’ai accouché, ils étaient plus « nature », on m’a même refusé la péridurale car il était soi-disant « trop tard ». Mais au niveau accompagnement, c’était comme dans la première. Cependant je n’ai pas pu choisir ma position ni accoucher comme j’en avais envie ou du moins appris avec une sage-femme, on m’a imposé beaucoup de choses. Je connais d’ailleurs plusieurs mamans en France qui ont eu des accouchements très natures et les maisons de naissance commencent aussi à faire leur apparition en France.
Comme pour tout, on ne peut pas généraliser, il n’y a pas de différentes régionales mais entre chaque maternité! 🙂 Hormis sur la question de la péridurale où les Allemands sont plus réticents à l’accorder, je n’ai pas constater de grosses différences France-Allemagne en échangeant avec différentes mamans des deux côtés de la frontière. Eventuellement la différence chez moi c’est que je vis dans la région de Cologne et que les mentalités ici ont évolué par rapport à d’autres coins d’Allemagne (sur l’accouchement, mais aussi le rôle de la maman qui ne se limite pas qu’à la maison, même l’allaitement, par exemples).